Rouen : après l’incendie du site Bolloré Logistics, ce que disent les premières analyses

Rouen : après l’incendie du site Bolloré Logistics, ce que disent les premières analyses

Les épaisses fumées dégagées par l’incendie du bâtiment contenant des milliers de batteries au lithium font craindre des risques pour la santé et l’environnement.

Cette photo prise et diffusée par le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS 76), le 16 janvier 2023, montre des pompiers français intervenant sur un incendie survenu dans la nuit dans un bâtiment industriel appartenant à Bollore Logistics, à Grand-Couronne, au sud de Rouen, dans le nord de la France.
HANDOUT / AFP Cette photo prise et diffusée par le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS 76), le 16 janvier 2023, montre des pompiers français intervenant sur un incendie survenu dans la nuit dans un bâtiment industriel appartenant à Bollore Logistics, à Grand-Couronne, au sud de Rouen, dans le nord de la France.

HANDOUT / AFP

Après l’incendie sur un site Bolloré Logistics près de Rouen, les premiers résultats des analyses de l’air, publiés ce mardi 17 janvier, se veulent rassurants. (Photo : Le 16 janvier 2023, des pompiers français intervenant sur l’incendie survenu dans la nuit dans un bâtiment industriel appartenant à Bollore Logistics, à Grand-Couronne, au sud de Rouen.)

INCENDIE – « Aucune toxicité ». Le préfet de Seine-Maritime avait promis la transparence après le spectaculaire incendie qui a ravagé des bâtiments industriels près de Rouen, dont un entrepôt de Bolloré Logistics contenant des milliers de batteries au lithium. Il a publié ce mardi 17 janvier soir les premiers résultats des analyses de l’air, qui se veulent rassurants.

Pour rappel, l’incendie, maîtrisé mardi soir, a notamment touché un entrepôt où étaient stockées 12 000 batteries automobiles au lithium à Grand-Couronne, sur un site industriel non classé Seveso.

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« Pas de risque pour la population dans le département »

Les panaches de fumée qui s’en sont dégagés ont immédiatement suscité des inquiétudes sur d’éventuels risques pour la santé ou l’environnement, notamment auprès d’une population encore traumatisée par le précédent de l’usine Lubrizol en septembre 2019, quand 10.000 tonnes de produits chimiques étaient parties en fumée dans un grave incendie survenu dans le même secteur.

Le préfet Pierre-André Durand avait assuré qu’il n’y avait cette fois « aucun risque pour la population » et promis de divulguer les résultats. Ce qu’a fait la préfecture dès mardi soir en publiant les premières analyses des pompiers.

Le principal risque provenait de la combustion des batteries au lithium, qui peut provoquer un dégagement d’acide fluorhydrique dangereux. Sur les 28 points de mesure mis en place par les pompiers sur et aux abords du site, les analyses « ont toutes montré que le niveau d’acide fluorhydrique demeurait à zéro », explique la préfecture dans un communiqué.

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Les pompiers ont par ailleurs contrôlé la présence dans l’air notamment de monoxyde d’azote, d’acide chlorhydrique, d’acide cyanhydrique et d’acide fluorhydrique. Les prélèvements atmosphériques « n’ont pas montré de risque pour la population dans le département », ajoute le communiqué.

Les douloureux souvenirs de Lubrizol

Peu avant la publication des résultats, le préfet avait assuré qu’il n’y avait « ni blessé, ni victime, pas de destruction voisine ». Le sinistre n’a présenté « aucun risque pour la population », les premiers riverains habitant à plus de 500 mètres de là, avait-il assuré à l’AFP.

Edith Morainville, 71 ans, réside dans la commune de Moulineaux, à environ 500 mètres à vol d’oiseau de la zone industrielle et était aux premières loges lorsque l’entrepôt s’est embrasé. Elle a vu depuis ses fenêtres des « flammes et des explosions, comme des feux d’artifice. »

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« Ni la mairie ni les services de secours ne m’ont prévenue de faire attention (…). On n’était pas rassurés, on a eu peur ! », lance la retraitée à l’AFP. « J’ai entendu un gros boum (…) Puis le nuage a commencé à venir vers nous », raconte Joël Wilmet, 71 ans lui aussi. « Avec toutes ces usines, il y aura sans doute d’autres incendies mais nous ne vivons pas spécialement dans la peur ».

En début d’après-midi, quelques dizaines de personnes se sont réunies devant la préfecture à l’initiative d’un collectif de victimes de Lubrizol. « Depuis Lubrizol, on devrait avoir immédiatement accès à la liste des produits stockés en cas d’incendie, les rapports d’assurance également, on a vu que celui de Lubrizol annonçait la catastrophe, actuellement on ne les a pas », a regretté le président de l’association des sinistrés de Lubrizol, Simon de Carvalho.

Pas de risque zéro

« Le risque zéro n’existe pas », a reconnu le maire de Rouen et président de la métropole, Nicolas Mayer-Rossignol lors d’une visite du site. « Notre attente est que ces risques soient circonscrits le plus possible. Des mesures ont été faites et nous demandons une transparence totale ».

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Sur place, certains élus s’étaient étonnés lundi que, malgré les épaisses fumées dégagées par l’incendie et la nature des produits, les sirènes n’aient pas été actionnées pour mettre la population à l’abri.

« Les alertes ont pu paraître longues à arriver mais il faut bien comprendre que l’on ne peut communiquer que lorsque l’on a les bons éléments », s’est défendu Julie Lesage, maire PS de Grand-Couronne, soulignant la rapidité avec laquelle les pompiers ont pu « fournir des analyses de qualité de l’air ». Les causes de l’incendie sont inconnues à ce stade. Le procureur de la République de Rouen a annoncé l’ouverture d’une enquête.

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